jeudi 17 novembre 2011

Stéphane Lhomme appelle le Conseil fédéral d'EELV à rejeter l'accord imposé par le PS


- L'accord PS-EELV conforte la filière MOX, l'EPR,
l'aéroport NDDL et torpille la candidature d'Eva Joly


- 24 réacteurs auront de 43 à 48 ans en 2025 : leur
fermeture n'est donc pas une concession du PS


- La carrière de Cécile Duflot ne doit pas
passer avant les revendications écologistes


Les dirigeants du PS et d'EELV ont conclu un accord qui écarte la sortie du nucléaire, qui ne comprend pas l'arrêt du chantier du réacteur EPR, mais qui semble "offrir" aux écologistes en contrepartie la fermeture de 24 réacteurs nucléaires d'ici 2025.

Il s'agit là de "concessions" en trompe l'œil car, en 2025, les 24 réacteurs les plus vieux du parc nucléaire français, conçus pour une durée de vie de 30 ans, auront été mis en service depuis 43 à 48 ans (*) : encore heureux qu'ils soient fermés en d'ici 2025 !  Qui plus est, ces réacteurs sont les moins puissants (900 MW) du parc nucléaire, la diminution affichée est donc très limitée en réalité (30% de la production nucléaire), d'autant que la mise en service de l'EPR en compensera une partie.

Il apparaît donc que le dit "accord" proposé par les dirigeants d'EELV et du PS :

- ne revient qu'à entériner la fermeture inévitable de très vieux réacteurs
- ouvre la porte au remplacement de ces réacteurs par des EPR
- entérine la continuation de la filière MOX pendant des décennies
- entérine le fonctionnement des 58 réacteurs actuels jusqu'à plus de 40 ans ou 45 ans.

Par ailleurs, la question du nucléaire n'est pas le seul enjeu majeur et les écologistes feraient bien de réfléchir à la suite des évènements : si François Hollande est élu Président de la République, il est avéré qu'il infligera à la population française les mesures les plus restrictives et antisociales, et ce afin de "rassurer les marchés" (qui ne le seront jamais et exigerons toujours plus de sacrifices).

Ce n'est pas à la population de rembourser des dettes dont elle n'est pas responsable et de se sacrifier pour rétablir les profits des banques et des multinationales. Et les écologistes n'ont pas à participer à un gouvernement anti-écologiste et antisocial.

A ceux qui défendent cet "accord" parce qu' "il faut bien battre Nicolas Sarkozy", il faut rappeler que, lors du second tour de la Présidentielle, les électeurs auront la possibilité de remplacer l'actuel Président par quelqu'un d'autre.

Il n'y a donc manifestement aucune raison pour EELV de se renier en faisant avec le PS une alliance... contre-nature. Cela reviendrait d'ailleurs à torpiller la campagne menée courageusement par Eva Joly qui défend bec et ongles, elle, les valeurs écologistes. La carrière politicienne de Cécile Duflot ne doit pas passer avant les revendications écologistes.
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(*) En 2025, les 24 plus vieux réacteurs auront été mis en service depuis 43 à 48 ans :

48 ans pour Fessenheim 1 et 2 ;
47 ans pour Bugey 2 et 3 ;
46 ans pour Bugey 4 et 5 ;
45 ans pour Tricastin 1 et 2, Dampierre 1 et 2, Gravelines 1, 2 et 3 ;
44 ans pour Gravelines 4, Tricastin 3 et 4, Dampierre 3 et 4, Saint-Laurent 1 et 2, Blayais 1 ;
43 ans pour Blayais 2 et Chinon 1 et 2.

Personne ne peut prétendre que la fermeture de ces réacteurs à des âges si avancés, sans oublier la continuation de l'exploitation des 34 autres réacteurs et la mise en service de l'EPR, constitue une victoire, bien au contraire.