mardi 27 septembre 2011

La direction d'Europe écologie-Les Verts veut enterrer la sortie du nucléaire

Stéphane Lhomme
Communiqué du 27 septembre 2011


Alors que la catastrophe nucléaire de Fukushima ne cesse de s'aggraver, et que ses conséquences vont probablement être encore pires que celle de Tchernobyl, la direction d'Europe écologie - Les Verts (EELV) privilégie ses arrangements politiques avec le Parti socialiste (PS) au détriment de la possibilité de sortir du nucléaire.

Cette stratégie injustifiable, contraire à la volonté de la quasi totalité des écologistes et de la majorité de la population, est illustrée par le voeu annoncé ce jour (cf http://bit.ly/pipAzS ) par Cécile Duflot, présidente groupe EELV du conseil régional d'Ile-de-France... et secrétaire nationale d'EELV.

Ainsi, Mme Duflot explique que ce voeu "ne sera pas trop radical (...) on n'y a pas mis la sortie du nucléaire en 20 ans mais en une génération". Or, c'est la sortie du nucléaire en 20 ans qui n'est pas radicale !!!!! La catastrophe de Fukushima montre qu'il faut une sortie du nucléaire en moins de 10 ans, et plus raisonnablement en moins de 5 ans, si l'on veut éviter un tel drame en France. 

Par ailleurs, EDF s'apprête à dépenser 600 millions d'euros par réacteur, soit un total de 35 milliards, pour continuer à faire fonctionner ces réacteurs au delà de 30 ans, durée de vie maximale pourtant prévue à l'origine. Parler de sortie du nucléaire en 20 ans ou plus, cela revient à laisser EDF gaspiller dans l'atome ces sommes astronomiques qui ne seront donc pas investies dans les économies d'énergie et les énergies renouvelables.

Ce voeu concernant la Région Ile de France illustre hélas ce que les dirigeants d'EELV s'apprêtent à faire au niveau national, en passant avec le PS un accord évoquant une éventuelle sortie du nucléaire en 25 ou 30 ans : cela laissera largement le temps à la droite de revenir au pouvoir et d'annuler le plan de sortie du nucléaire.

Mme Duflot ajoute, visiblement très fière d'elle, que le texte ne demandera pas non plus la fermeture du réacteur EPR de Flamanville, estimant que ce voeu "pas trop radical" peut amener les socialistes à voter en faveur de la sortie du nucléaire. Mais, à quoi bon obtenir un tel vote s'il revient à entériner la mise en service de l'EPR et à enterrer la sortie du nucléaire ???


Il est nécessaire que les citoyens, à commencer par les écologistes, contraignent les dirigeants d'EELV à moins penser à leurs carrières politiciennes et plus à l'urgence de la situation, en particulier face au danger nucléaire.